16 juillet 2016
La tragédie de la Seconde Guerre Mondiale, outre ses millions de morts, laisse derrière elle, des pays ravagés, des richesses évaporées et des industries à terre.
Pour reconstruire, il faut pouvoir se déplacer et échanger. L'essentiel du parc automobile français a été détruit (800 000 automobiles, probablement). Il faut donc peu à peu le reconstituer. Mais que reste-t-il de l'industrie automobile ?
La crise des années 30 à laissé l'industrie automobile en mauvais état. Citroën, premier constructeur français, à fait faillite en 1934, une majorité de constructeurs, généralement les plus petits ont mis la clé sous la porte et les survivants sont dispersés et asphyxiés par les contraintes administratives. La production nationale, auparavant la première d'Europe, est passée derrière le Royaume Uni et l'Allemagne.
Pendant l'Occupation, la puissance publique imagine de regrouper certains constructeurs automobiles, ou ce qu'il en reste au sein de la GFA (Générale Française Automobile). Les usines sont pillées par les nazis, puis presque entièrement détruites par les bombardements des Alliés.
A la sortie de la guerre, on compte encore 22 constructeurs de voitures particulières et 28 de poids-lourds, tous en piteux état.
Le plan Pons, vise à rationaliser autoritairement la production automobile et lui procurer les précieuses matières premières devenues rares (acier et caoutchouc). Citroën et Renault sont suffisamment gros pour rester indépendants. Il intègre Simca à la GFA (Générale Française Automobile) qui compte aussi Delahaye-Delage, Unic, Laffly et Bernard.
Par un juste retour de balancier, quelques machines sont récupérées outre-Rhin et des modèles, nouveaux ou anciens, vont sortir peu à peu des usines.
Pour Citroën, tout va presque bien. Sa Traction est tellement en avance à sa sortie en 1934 qu'elle est encore totalement compétitive en 1945. Les capacités industrielles ont moins souffert que les autres du conflit. On remarquera que la destruction d'une presse s'est traduit par une infime modification de la lunette arrière.
Consultez la fiche complète de la Citroën Traction 11BL après-guerre
Les 3/4 des exemplaires de Traction produits sont exportés.
Quant à la 2CV, imaginée avant la guerre, elle se cache sous l'Occupation. Seuls quelques prototypes ont été conservés, démontés et soigneusement cachés. Il faudra toutefois pas mal de travail à la Libération pour finaliser ce couteau suisse de la France rurale.
Consultez la fiche complète de la Citroën 2 cv A
Pour Peugeot, pas question de ressortir l'opulente 402, mais l'outillage nécessaire à la fabrication de la modeste 202 est remis en état et bien que le Plan Pons prévoit de placer Peugeot sur le créneau des véhicules de catégorie moyenne, le 202 assure le redémarrage de Sochaux.
Consultez la fiche complète de la Peugeot 202
En 1948, la 202 devient 202 BH et bénéficie de freins hydrauliques.
La belle Peugeot 203, elle, est conçue en secret à la fin de la guerre en s'inspirant du style aérodynamique américain.
La carrosserie est cette fois monocoque et le moteur à culasse hémisphérique en Alpax et soupapes en tête est également très moderne.
Consultez la fiche complète de la Peugeot 203
La production de la 203 démarre en 1949 au gré des approvisionnement en matières premières. Elle va installer solidement le constructeur sur ce créneau des voitures moyennes.
Louis Renault est arrêté à la Libération et ses usines, presque entièrement détruites par les bombardements ont été nationalisées.
Pendant la guerre, toutefois, les ingénieurs ont conçu la modeste, mais moderne 4CV. Des essais ont même été réalisés au nez et à la barbe de l'Occupant.
Economique, mais parfaitement adaptée aux besoins d'une famille, elle connaît rapidement un gros succès, au point d'être qualifié de "Reine de la route". Une voiture sur dix en circulation est une 4cv.
Consultez la fiche complète de la Renault 4 cv
Qu'il s'agisse de la 4CV, puis de la Dauphine et de la R8, toutes à moteur arrière, la transformation en version utilitaire est impossible. Alors, la version break de la Juvaquatre de 1937 restera en service pendant 20 ans, longtemps après le conflit.
Consultez la fiche complète de la Renault Juvaquatre break
Produite dans l'usine de Nanterre depuis 1938, la Simca 8 est directement issue de la Fiat 508C. Elle est moderne, sa carrosserie aérodynamique bénéficie de portes antagonistes et son moteur à soupapes en tête développe 32 ch. Sa carrière se poursuit jusqu'en 1951 avec quelques évolutions.
Consultez la fiche complète de la Simca 8
A sa sortie en 1935, la Mercedes 170 se place plutôt dans le bas de la gamme du constructeur habitué à dominer le bitume avec ses brillantes automobiles puissantes et luxueusement habillées de chrome et de cuir.
De ce qui reste après le conflit, les ouvriers vont ressusciter la 170, la seule automobile un peu notable du catalogue allemand d'après-guerre.
Un peu vieillotte, avec sa haute silhouette clouée sur un lourd squelette en bois, le sérieux germanique de sa fabrication lui permettra de tenir avec panache jusqu'en 1955.
Consultez la fiche complète de la Mercedes 170
Bien que présentée en 1938, la KDF n'a jamais été réellement produite. L'usine géante de Wolfsburg à été utilisée pour produire les véhicules de la Wehrmacht.
Evidemment, de l'Allemagne laminée par les bombardements, il ne reste pas grand-chose après la guerre, et surtout aucune usine automobile. A l'Est de l'Allemagne, les Soviétiques ont totalement pillé le matériel survivant dans leur zone d'influence. A l'Ouest, les forces d'occupation peu convaincues par l'intérêt de la Coccinelle, lui permettent toutefois de redémarrer.
L'avenir de la seconde automobile la plus produite au Monde et du second constructeur du Monde s'est joué à peu de choses.
Consultez la fiche complète de la Volkswagen Coccinelle (Käfer) berline type 11
Contrairement à l'industrie allemande, l'industrie italienne n'est pas complètement anéantie après la guerre. Et Fiat, malgré son activité de constructeur de chars et d'avions, est encore debout.
Lancée en 1936, la charmante Topolino, économique, pratique et fiable, sera offerte aux familles jusqu'en 1948.
Consultez la fiche complète de la Fiat 500 Topolino A coupé découvrable
Malgré le bombardement de Coventry en 1940, l'industrie automobile britannique sort de la guerre en meilleur état que celles des pays continentaux. Un sursis qui se paiera plus tard, les constructeurs de sa gracieuse Majesté conserveront des habitudes parfois désuètes.
La Morris Eight sortie en 1934 sera produite jusqu'en 1948.
Consultez la fiche complète de la Morris Eight
- n'hésitez pas à nous aider et faire des remarques sur nos fiches en écrivant à la rédaction.
- pour découvrir chaque mois les nouvelles anciennes présentées, inscrivez-vous gratuitement à notre Lettre mensuelle (pas de spam).