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31 mars 2023
Désormais très répandues, les fourgonnettes occupent un segment automobile spécifique qui recherche la rationalisation maximum. Trois critères principaux les caractérisent : un grand volume de chargement, un seuil d'accès le plus bas possible et de larges ouvertures.
Enfin, critère subsidiaire, les fourgonnettes étant promises à une diffusion limitée, il faudra puiser au maximum dans les banques d'organes existantes chez les constructeurs.
Petit retour en arrière, entre-deux-guerres, le besoin d'utilitaires légers est quasiment exclusivement basé sur des berlines transformées pour être adaptées aux transport de marchandises.
Citroën Traction commerciale et Peugeot 202 pick-up
(doc. Yalta Production)
Avec ces deux exemples, ci-dessus, on comprend que l'on peut faire mieux, c'est que vont chercher à faire les ingénieurs, tout en recyclant un maximum de technologie déjà disponible sur les berlines.
Le Citroën TUB répond au cahier des charges de l'armée qui recherche un véhicule sanitaire débrouillard.
Techniquement, le TUB (Traction Utilitaire Basse) bénéficie des atouts de la Citroën Traction 7C, un moteur à soupapes en tête relativement puissant, une traction avant bien maîtrisée qui permet de débarrasser le plateau d'un arbre de transmission et des suspensions confortables à barres de torsion cachées sous la structure.
Physiquement, impossible de s'inscrire à un concours d'élégance, mais la structure très carrée, offre une capacité optimale facilement accessible par l'astucieuse porte arrière en 3 parties et une porte coulissante latérale.
La Seconde Guerre Mondiale interrompt brutalement la carrière du TUB à seulement quelques milliers d'exemplaires.
Consultez la fiche complète de la Citroën TUB
Chenard & Walcker propose à la fin des années 30 un petit utilitaire économique, animé par un modeste moteur bicylindre, 2 temps, capable toutefois de transporter jusqu'à 1500 kg de marchandises : le T60 ou CHE. La carrosserie très rudimentaire est construite par l'allié Chausson.
Consultez la fiche complète de la Chenard & Walcker CHE électrique SOVEL
En 1946, Chenard & Walcker lance le CHV, animé par le petit moteur bicylindre à plat, 2 temps, très peu encombrant.
Chausson qui est désormais le propriétaire de la marque a conçu cette jolie carrosserie, alors la plus sexy du marché. Il ne faut pas oublier qu'une fourgonnette est aussi souvent un support publicitaire ambulant : l'esthétique n'est pas à négliger (bon, pour un corbillard...).
En 1947, le CHV devient le CPV et le moteur bi-cylindre est remplacé par un 4 cylindres, 4 temps, celui de la Peugeot 202 de 30 ch. Cette installation nécessite l'ajout de cette calandre proéminente qui lui vaut le surnom de groin de cochon.
Consultez la fiche complète de la Chenard & Walcker CPV Corbillard
Le Citroën type H bénéficie de l'expérience acquise avec le TUB. C'est un surdoué (à se demander pourquoi il n'a pas été adopté dans le monde entier !).
Rappelez-vous nos 3 critères d'introduction :
- très carré et très vaste, le type H offre un volume de chargement inégalé (7,3 m3);
- dépourvu d'arbre de transmission et de suspensions classiques, le seuil de chargement totalement plat est idéalement bas,
- enfin, la porte arrière en 3 parties, inédite, est vraiment géniale. Elle est complétée par une porte latérale coulissante.
Consultez la fiche complète de la Citroën type H (Tube Citroën)
Le Schnellaster recycle la plate-forme et la mécanique du projet de berline F89 imaginée en 1942 et qui ne sera produite que bien plus tard. Le moteur DKW est traditionnellement un bicylindre 2 temps. Avec ses 20 chevaux, il parvient toutefois à remplir son devoir de bête de somme.
Consultez la fiche complète de la DKW Schnellaster 800 S Fourgon
En 1950, Peugeot rachète Chenard & Walker et le CPV reçoit le moteur de la 203 et s'appelle désormais D3A.
Consultez la fiche complète de la Peugeot D3 "nez de cochon"
Le Volkswagen Combi est construit sur la plate-forme et avec la mécanique de la Coccinelle. Avec son moteur à l'arrière qui bloque l'accès par ce côté, sa mécanique de 25 chevaux faiblarde et son confort rudimentaire, il n'a pas beaucoup d'arguments en sa faveur pour déménager et encore moins pour séduire les familles... et pourtant, son succès ne s'est jamais démenti.
Consultez la fiche complète de la Volkswagen Combi split window 1960
Le Bedford CA, surnommée Tilly, est archi-connu chez les britanniques et bien au-delà, un résultat qu'il doit à sa conception pratique particulièrement en avance pour les années 50.
Il utilise un moteur Vauxhall et reste une propulsion.
Consultez la fiche complète de la Bedford CA
C'est à partir de 1953 que Ford lance sa série de fourgons Taunus Transit. Le nom est resté.
Les mécaniques sont celles des nouvelles berlines Ford Taunus.
Consultez la fiche complète de la Ford Taunus Transit FK 1250 Fire Tender
Alfa Romeo aussi se lance dans la construction d'un petit utilitaire. Bien entendu, ce n'est pas un modèle à la mécanique basique. Le moteur refroidi par eau est issu de la Giuletta et placé à l'avant. C'est une traction avant à suspensions indépendantes. Il bénéficie d'un beau pare-brise bombé.
Consultez la fiche complète de la Alfa Romeo Autotutto Romeo 2 minibus
En 1945, la Régie Renault a présenté son camion léger "1000 kg". C'est une propulsion classique avec un robuste châssis tout aussi classique, ce qui permet de nombreuses versions. Mais il n'a rien d'une ballerine et laisse un espace entre lui et la fourgonnette Juvaquatre.
Suivant les exemples du Citroën Type H et du Peugeot D3/D4, Renault se décide à concevoir une fourgonnette de taille relativement modeste qui comblera l'espace : l'Estafette.
Elle aussi recycle les mécaniques disponibles, ce sera celle de la Dauphine, qui de propulsion, devient traction avant.
Consultez la fiche complète de la Renault Estafette 800
Concluons que tous nos modèles utilisent des mécaniques déjà présentes sur les berlines de série des constructeurs. Celles qui étaient en propulsion passent le plus souvent "cul par dessus tête", pour devenir des traction avant et abaisser ainsi au maximum le surface de chargement.
Peu sensibles aux effets de mode, les fourgonnettes des premières générations rempliront longtemps leur office.
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