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27 avril 2025
Panhard & Levassor est réputée être la première marque automobile au monde. Une aventure industrielle qui cesse avec le rachat de la marque par Citroën en 1965. Mais les marques automobiles ce sont aussi des hommes, Paul Panhard, bien sûr, mais aussi Louis Bionier "Dieu le père".
Lorsque l'on parle de designer automobile d'avant-guerre, on pense immédiatement à Flaminio Bertoni, créateur génial de la silhouette de la Traction, mais aussi bien sûr de la DS ou de la cabine "Belphegor" sur les camions Citroën.
Louis Bionier, né en 1898 et embauché pour la première fois par Panhard & Levassor en 1915, va jouer un rôle prépondérant dans l'essor du constructeur.
Panhard Dynavia
(doc. Yalta Production)
En 1929, Bionier est nommé à la tête du Bureau d'études et de recherches carrosserie de Panhard. Il a désormais la charge de tout le développement des carrosseries et châssis pour l'entreprise
Les nouvelles Panhard de série sont désormais surbaissées, comme certains roadsters sportifs. Avec leur châssis surbaissé, mais aussi leur toit beaucoup plus bas, posé sur des vitres latérales et un pare-brise moins hauts, la voiture paraît trapue et capable de fendre l'air à grande vitesse.
À noter également l'apparition de la aujourd'hui célèbre "barre Panhard", qui relie transversalement les roues arrière et évite au véhicule de se dandiner latéralement à chaque cahot. On la trouve encore sur beaucoup de véhicules.
Consultez la fiche complète de la Panhard X69 limousine 6 CS Special
La Panhard X72, apparue en 1933, reçoit en 1934 une petite modification esthétique qui ne passe pas inaperçue : elle reçoit une vitre arrondie de chaque côté du pare-brise, encadrés par de fins montants qui laissent une excellente vision sans angle mort au conducteur, d'où son nom.
Consultez la fiche complète de la Panhard X72 Panoramique
Avec la luxueuse Dynamic, Louis Bionier est à l'apogée de sa créativité et Panhard propose tout un catalogue avant-gardiste, limite kitsch. Avec des ailes amples et enveloppantes et surtout des grilles chromées spectaculaires sur la calandre et sur les phases. Certaines versions possèdent même un volant au milieu de la banquette avant.
La puissante mécanique sans soupapes offre un confort inhabituel.
Consultez la fiche complète de la Panhard Dynamic X81, 140, Parisienne
La paix est revenue en 1945, mais les usines sont en ruines, les acheteurs n'ont pas d'argent et l'acier est introuvable. Pire, le plan Pons n' a que faire de la marque de la porte d'Ivry.
La Dyna X va naître de la créativité des ingénieurs, notamment un petit moteur bicylindre, qui produit une puissance surprenante pour sa faible cylindrée.
L'aluminium va remplacer l'acier qui fait défaut pour réaliser une petite carrosserie particulièrement légère.
Enfin, Louis Bionier lui offre un design des plus originaux.
Quand Renault lance une 4 CV des plus rationnelle et Simca recycle sa très réussie Simca 8, Bionier n'hésite pas à faire preuve de créativité (un peu trop diront certains).
Consultez la fiche complète de la Panhard Dyna X
Le dessin de la Dyna X est tellement sophisitiqué que certains la qualifient alors de "Louis XV", ou pire de "crapaud".
Paralèlement à la Dyna X, Bionier imagine déjà la Dynavia. Mi-voiture, mi soucoupe volante, la Dynavia bénéficie d'une silhouette aérodynamique avant l'heure. C'est une réussite, avec un Cx record de 0,28, la Dynavia peut atteindre 130 km/h avec une consommation ridicule de 3,5l au 100 km.
Consultez la fiche complète de la Panhard Dynavia
Les ventes de la Dyna X s'essoufflent vite, tandis que son style baroque ne séduit pas forcément. Alors, la suivante sera ronde comme un galet et elle pourra accueillir 6 passagers. Sa structure légère à base d'aluminium et son moteur agressif lui autorisent des performances séduisantes pour une consommation ridicule.
Malgré tout, il est toutefois préférable de ne pas être trop chargé, car le bicylindre est parfois à la peine dans les montées.
Consultez la fiche complète de la Panhard Dyna Z
Panhard connaît des difficultés financières (c'était déjà le cas avant la guerre). Alors, il faut faire du neuf avec du vieux et la PL17 bénéficie d'un restylage génial (un peu comme la DS avec sa nouvelle face avant).
On reconnaît bien la cellule totalement identique (et peut-être un peu petite pour une 6 places). Mais l'avant et l'arrière si rebondis sont désormais aplatis. Le coffre y gagne en volume. Des retouches minimalistes, mais qui modernisent franchement l'allure.
Encore une fois, Louis Bionier s'est lâché en ajoutant beaucoup de décorations métalliques, comme ces étranges paupières au dessus des phares (elles disparaîtront).
Comme la Dyna Z, la PL17 est spacieuse, confortable, rapide et économe en essence.
Consultez la fiche complète de la Panhard PL17
Un chef d'oeuvre, c'est l'ouvrage le plus réussi, celui qui doit couronner un projet ou une carrière. C'est le cas avec la 24, dont la silhouette est à la fois belle et moderne. La mécanique, purement Panhard, est vive et économique (et un peu énervante, comme toujours).
Mais Citroën qui rachète la marque ne veut pas de concurrence en interne. La 24 est donc la dernière Panhard, au grand désespoir des fanas.
Consultez la fiche complète de la Panhard 24 ct
Louis Bionier a intégré l'équipe de designers de Citroën après le rachat. Sa dernière participation porterait sur la Dyane, sans que l'on connaisse exactement les contours.
Consultez la fiche complète de la Citroën Dyane
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