13 novembre 2020
Dans la famille, la belle-mère occupe traditionnellement une place à part. Sur la route, c'est logiquement la même chose : on réserve à la belle-mère, ou plutôt à son effigie, généralement un rôle peu enviable (tiens pourquoi ?).
Examinons la place de la belle-mère dans le monde automobile.
Les premiers véhicules à moteur sont plutôt rudimentaires. Il s'agit souvent de tricycles ou de quadricycles à moteur. Pour contrôler la mécanique et la trajectoire, le conducteur est assis à l'arrière et un fauteuil est réservé à l'avant, probablement pour la belle de celui-ci. Évidemment, en cas d'accident, la passagère est malheureusement aux premières loges. Et, si l'on imagine (ou espère) que c'est la belle-mère qui prend la place, l'engin mérite son surnom de tue belle-mère.
Léon Bollée, fils d'Amédée Bollée, pionnier de l'automobile avec ses modèles à vapeur, produit en 1896 la célèbre Voiturette.
Consultez la fiche complète de la Léon Bollée Voiturette
Si Léon Bollée a déposé la marque Voiturette pour ce véhicule, le principe du siège en position frontale n'est pas rare. En témoigne, par exemple ce quadricycle de Dion Bouton de 1898.
Consultez la fiche complète de la De Dion Bouton Quadricycle
Entre-deux-guerres, les carrosseries élégantes, cabriolet ou faux cabriolet (c'est le nom que l'on donne alors souvent aux coupés) n'offrent généralement que deux places principales. Mais à l'arrière une sorte de coffre rabattable permet de transporter un peu à l'étroit, une personne supplémentaire, deux enfants ou des bagages. Ce dispositif est appelé spider, dickey (outre-Manche) ou siège de belle-mère. Ainsi reléguée à l'arrière d'un cabriolet, et à condition qu'elle parvienne à s'y glisser, celle-ci comprend immédiatement l'attention qu'on lui porte.
Renault Primastella
(doc. Yalta Production)
Mais cette même place à l'arrière d'un coupé devient carrément vexatoire. En tout cas, pendant le voyage le conducteur pourra caresser impunément le genou de sa passagère (entre chaque changement de vitesse).
Peugeot 201 Faux cabriolet (coupé)
(doc. Yalta Production)
Dans le langage fleuri des routiers, une belle-mère c'est une remorque. Autrefois, une remorque accrochée derrière un 15 tonnes et pas facile à maîtriser, aujourd'hui que ce genre d'attelage est plus rare, une semi-remorque.
Dans tous les cas, maîtriser sa conduite avec une telle charge qui suit demande beaucoup de doigté.
"La belle-mère, on l'a aux fesses toute la journée".
Semi remorque Peterbilt
(doc. Yalta Production).
Cet article est uniquement documentaire. Il sera probablement très précieux pour les sociologues.
C'est sûr, nous ne sommes pas, mais alors absolument pas, bellemèrophobes. Sûr.
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